Façonner sa narration d’entraide

par Garance Philippe

Je me questionne souvent sur les raisons pour lesquelles les gens sont portés à donner. Donner de leur temps, de leur argent, de leur sang. Sur ce qui fait que pour certaines personnes, il va de soi d’aider. Que c’est un réflexe. Une branche d’ADN. Alors que pour d’autres, ça se rapproche plus d’un cul-de-sac empathique, d’un effort considérable sans moteur logique. Il y a aussi celles et ceux pour qui c’est à des milles de leur réalité, de leurs priorités, et qui n’y ont tout simplement jamais pensé.

Il y a des tonnes d’éléments qui entrent en compte dans sa relation à l’entraide, dans son rapport à une psychologie dite communautaire: son éducation ; l’environnement socioculturel, politique et économique dans lequel quelqu’un évolue ; sa personnalité ; et j’en passe. Mais une chose qui ne change pas, et sur laquelle la littératie s’entend, c’est le rôle qu’on les valeurs à jouer dans l’équation.

Des valeurs, ce sont nos croyances profondes. Ce sont les lignes directrices qui influencent la manière dont on perçoit ou interprète les choses. L’implication sociale peut donc être motivée par bien des affaires, facteurs qui varient forcément d’une personne à l’autre, mais reste guidée par ces principes qui orientent nos actions.

Pour moi, y’a le sens du devoir. Je m’engage non pas parce qu’on me force à le faire, mais bien parce que j’estime que c’est la bonne chose à faire. Parce que quelque part, je ne me donne pas vraiment le choix. Je suis motivée par ces obligations personnelles, éthiques et morales que je me fixe moi-même et qui sont basées sur ma conviction profonde que chaque individu a une responsabilité envers la communauté et la société en général. Dans ma vision des choses, c’est important – en fait, nécessaire – de contribuer, d’une manière ou d’une autre.

Il y a aussi l’équité. Je me dis: je suis privilégiée d’être fonctionnelle, bien entourée et en santé. Rendu là, redonner et/ou partager mes acquis, que je prends d’ailleurs la plupart du temps pour acquis, c’est la moindre des choses.

L’optimisme. Bien que le niveau de mon verre d’eau d’espoir varie d’une journée à l’autre, je m’efforce à y croire. À croire que si tout le monde au monde fermait vraiment son robinet en se brossant les dents, qu’on parviendrait à des changements. Que si tout le monde au monde redonnait au suivant, qu’on en déplacerait des montagnes, qu’on en effacerait des inégalités.

L’altruisme. Malgré ce qu’on peut penser, manifester de la générosité se révèle la plupart du temps être quelque chose de plutôt égoïste. On fait du bien aux autres pour se faire du bien à nous. L’implication sociale, ça me donne une raison d’être plus profonde. Ça aiguise le sens que je donne à ma vie et un moyen d’attribuer un but significatif à mes actions.

Et le partage. Les histoires entourant l’implication sociale peuvent être de puissants catalyseurs. Une anecdote de bénévolat ou le récit d’un don qui a eu de l’impact, ça peut porter fruit en inspirant les autres. Chaque partage a le potentiel de se transformer en une invitation à l’apprentissage et en une source de stimulation à mettre soi aussi son grain de sel au profit du bien-être commun.

Et vous? Quelles valeurs vous guident? Comment vos expériences pourraient-elles inspirer et renforcer les liens dans votre entourage ? Pensez-y! Peut-être découvrirez-vous de nouvelles dimensions dans votre propre engagement envers vous-même et les autres.

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